Souffrance endométriose

L’endométriose : une maladie fréquente mais complexe

06 novembre 2023

L’endométriose est une maladie gynécologique fréquente qui concerne 1 femme sur 10.

Elle est d’ailleurs liée à la présence de tissu, semblable à la muqueuse, située en dehors de l’utérus. Cette maladie féminine dont on parle de plus en plus est pourtant encore mal connue. Différents organes peuvent être touchés alors que cette maladie peut être asymptomatique.

L’endométriose, c’est quoi ?

L’endométriose se caractérise par la présence de cellules issues de la muqueuse utérine (endomètre) en dehors de l’utérus. Cette maladie gynécologique chronique peut se manifester dès l’adolescence. Elle peut être à l’origine de douleurs difficiles à soutenir au niveau du pelvis et de problèmes d’infertilité.

Difficile à comprendre, cette maladie a longtemps été ignorée. Mais la théorie de la régurgitation dite « théorie de l’implantation » pourrait en expliquer bien des formes. Ainsi lors de la menstruation, sous l’effet des contractions utérines, une partie du sang est régurgitée dans les trompes pour arriver dans la cavité abdomino-pelvienne. Cette théorie expliquerait bien des cas d’endométriose. Ainsi, ce sang contiendrait des cellules endométriales qui, au lieu d’être détruites, vont s’implanter et prolifèrent sur les organes de voisinages (ovaires, trompes, intestins, vessie…) au moment des stimulations hormonales.

endométriose chez la femme

Si cette maladie touche 10% des femmes, cette proportion monte autour de près de 40% parmi les femmes qui souffrent de douleurs pelviennes chroniques et en particulier au moment des règles. Il n’existe pas de dépistage de la maladie en population générale. Ainsi, seules les femmes présentant des symptômes passent un examen clinique pour établir un diagnostic.

Quelles solutions pour l’endométriose ?

Un examen clinique ou échographique, parfois même une IRM, permet de diagnostiquer l’endométriose. Même si le prélèvement d’un tissu endométrial doit être effectué au cours d’une chirurgie pour être sûr du diagnostic. Ce procédé concerne souvent les cas où la douleur pelvienne est bien présente au moment des règles. Mais la maladie peut aussi être totalement asymptomatique et dans ce cas, elle est souvent découverte au moment du désir de faire un enfant. La présence des kystes ovariens peut créer une barrière mécanique à la fécondation dans certains cas.

En cas de douleurs, un traitement hormonal destiné à supprimer les règles est proposé. Il réduit les douleurs liées à la réponse hormonale d’endométriose. Cependant il ne permet pas une élimination totale des douleurs.

Douleurs liées à l'endométriose

Aussi, la chirurgie est le seul traitement qui permet l’élimination complète des lésions associées à l’endométriose. Elle est pratiquée en cas de symptômes handicapants ou d’infertilité. Les opérations chirurgicales ont bien progressé et permettent de préserver un maximum de tissus sains et sont de moins en moins invasives. Les douleurs peuvent disparaître de nombreuses années voire définitivement. L’intervention sera appréciée à la vue des risques/ bénéfices.

Où en est la recherche ?

Les chercheurs tentent de comprendre les liens entre cette maladie et l’infertilité. Ils travaillent sur les gènes de susceptibilité et tentent de découvrir les marqueurs de risque. Une étude japonaise et une autre internationale ont identifié une variation génétique significative associée à cette maladie. Ainsi une vingtaine de gènes seraient concernés. Mais ces données ne peuvent être utilisées comme marqueur de risque ces ces gènes ne représentent que 6% des cas d’endométriose.

endométriose et infertilité

Les chercheurs de l’INSERM, eux, se concentrent sur une étude épigénétique globale. Il existe une méthylation de l’ADN (modifications chimiques qui entraînent une différence dans l’expression des gènes) entre les cellules qui composent les lésions et celles de l’endomètre des patientes. Et ce constat multiplie par 7 le risque de développer la maladie. Il s’agit d’une piste intéressante que les chercheurs poursuivent.

En cas de douleurs pelviennes récurrentes, n’hésitez pas à consulter votre médecin pour en discuter et réaliser des examens pour en connaître l’origine. En cas d’endométriose avérée, sachez que beaucoup de femmes sont dans ce cas, et n’ayez pas peur d’en parler autour de vous.

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